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Comment ? Vous ne connaissiez pas Arianne Laura ?

C'est la fille de l'équipe ! Elle a les pieds sur terre, contrairement au Moine Rouge qu'elle n'hésite jamais à critiquer. Elle postera moins souvent que les autres, mais ses histoires sont souvent dignes d'intérêt. Passionnée de théâtre, de cheval et de littérature réaliste, elle vous comblera avec son imagination si spéciale et versatile. Entrez sans frapper !

pagesnoireslescribouillard@gmail.com

Léa

Épisode 1

Salut je m'appelle Léa.

Je suis médecin sans frontières au Bengladesh depuis deux ans. Je suis venue ici parce que je cherchais un poste à plein temps. Je ne vais pas vous mentir, je suis d'origine française. Je sors de l'École Nationale de Paris. La vie parisienne m'avait larguée. Les gens qui te draguent 24 h/24, les soirées en boîte avec des amis ivres qui deviennent fous, les billets de trains qui valent la peau des fesses...

 

Bref... Je vis au Bengladesh depuis deux ans. J'habite près de l'hôpital de Rami, la ville voisine. Aujourd'hui, je suis en intervention dans la brousse. Une dame va accoucher et je ne peux pas aller à Rami. Je tourne et retourne le volant du 4x4 de service depuis une heure environ.

Il y a des bosses de partout. Enfin, j'aperçois le village, au loin. Je ralentis. Je ne voudrais pas ébrécher quelqu'un au passage, bien que je ne vise personne. Code de la route français, tête de bébé ! Et puis soudain, j'ai mal à la tête, ou alors c'est mes yeux qui me jouent des tours. Il y a une ombre noire devant le pare-brise. Je ne freine même pas pour l'éviter, rien. Cette ombre est entraînante, comme attirante. Elle a en elle quelque chose de familier...

 

*

 

Il y a le 4x4 de l'hôpital qui arrive, enfin ! Ma femme accouchera dans moins d'une semaine, pour sûr, c'est le chaman du village Marté qui nous l'a prédit. J'attends que le camion s'arrête pour que l'ambulancier puisse m'aider à charger ma femme dans sa voiture.

Mais il ne s'arrête pas. La femme au volant s'est endormie. Et elle fonce. Droit sur le village. Il faut l'arrêter avant qu'elle ne blesse quelqu'un. Je cours sur le camion, saute sur le marche-pied du chauffeur, ouvre la portière et appuie sur le frein. Pile à temps. Je suis épuisé de m'être jeté dans le feu. Mais il ne m'a pas brûlé. Je secoue la conductrice. Elle ne se réveille pas. Je secoue plus fort. Toujours rien.

Je finis par la gifler. Pas de réaction.

Épisode 2

J'ai un peu mal à la tête. Je ne sais pas où je suis. Ah si. Au milieu des bois. On entend porté des coups sur du bois suivis de sons d'origine humaine en rythme. Il y a un craquement et... Un arbre me tombe dessus ! Je me mets à crier, je roule juste assez pour que l'arbre ne me tombe pas dessus. Et c'est haletante et retrouvant mes esprits que je me remets debout. Je cours derrière les hommes qui coupent du bois. Ils m'ont regardé bizarrement. Ils ont dû se demander pourquoi j'étais en T-shirt et short blanc avec écrit dessus "Hôpital national du Bengladesh". Alors qu'eux sont en veste épaisse et en bottes hautes, des galoches ! Avec un bonnet et des écharpes de celles du village et des gants ! Je me suis rendue compte à quel point il faisait froid.

"Heu... Bonjour ! Vous avez failli m'assommer avec un arbre !"

Pas de réponse. Me regardent encore avec des grands yeux.

"Excusez-moi... Vous ne sauriez pas où je suis... Je me promenais puis je me suis perdue !"

Bon, ils arrêtent de me regarder comme si j'étais un extraterrestre ?

"Eh ! Je vous parle, là !!!"

Toujours pas de réponse, bon eh bien, je crois que je vais éviter de péter un câble et de leur sortir un trop gros cinéma. Je prends le chemin qui a été tracé dans le bois en courant pour me réchauffer.

Un homme me rattrape.

"Dis, Marie-Rose, qu'est-ce que tu fous dans cette tenue ?

- Il y a erreur, monsieur, moi, c'est Léa.

- Fais pas ta chieuse, Marie, tu rentres à la maison illico presto et tu vas mettre des vêtements corrects !"

?????

J'ai raté un épisode là, y'a un gars qui me prend pour quelqu'un d'autre et qui se met à m'engueuler ! Quelqu'un peut m'expliquer ?

"D'accord, d'accord, je récapitule, je m'appelle Léa Morgan, j'ai 24 ans, je suis Médecin sans Frontière au Bengladesh, je suis née en 1994, au 5e arrondissement de Paris, et je connais pas votre MARIE !!!"

L'idiot me rit au nez et vire au rouge. Il me gifle.

"Marie, tu rentres à la maison et tu vas te vêtir comme il te sied ! Exécution !"

Je prends le chemin en courant, pour éviter une seconde gifle, mais aussi pour fuir ce cinglé et avoir moins froid. C'est qu'il fait -40 ici !

Épisode 3

Vous vous demandez peut-être ce qui a bien pu arriver ? Moi aussi. Pourtant ce n'est pas la première fois que ça m'arrive. J'avais quatorze ans la première fois. Nous étions en plein contrôle de maths, on passait le Kangourou des mathématiques. Un concours international originaire d'Australie. J'étais concentrée à fond, puis ma tête était tombée sur la table et je m'étais mise à hurler de douleur car on venait de me guillotiner. Le prof s'était levé, et, en voyant mes yeux jaunes pleins de sang, m'avait emmené à l'infirmerie, puis l'infirmière, paniquée, avait appelé mes parents qui, encore plus paniqués, m'avaient amenée aux urgences où j'avais enfin repris connaissance. Expérience atroce. Et c'était loin d'être la dernière. Ça faisait sept ans que ça ne m'étais pas arrivé, sept ans. Aujourd'hui mes yeux ne jaunissent plus, mais je tombes encore dans l'inconscience, et traversant le temps, je revis les cauchemars de mes ancêtres.

Et alors, allez me dire, si j'étais "prévenue", pourquoi ai-je dit que je m'appelais Léa, avec ma date de naissance ? Parce que je ne pensais pas avoir remonté le temps cette fois-ci, parce que dans les Vosges, des gens travaillaient encore dans cette tenue, avec une hache, de façon artisanale, c'est un endroit qui a refusé la mondialisation et le modernisme. Voilà pourquoi.

Je me suis trompée, voilà tout.

Reprenons, je cours sur le chemin du bois, qui est d'ailleurs boueux, contre le four et vers ma pseudo-maison. Je sors du bois et je cherche une maison avec une boîte aux lettres avec écrit Marie-Rose dessus.

 

*

 

Rien à faire, la conductrice de l'hôpital de Rami ne se réveille pas. Pourtant j'ai bien tout regardé, elle ne répond pas, et pourtant elle respire. Mario, le professeur du village, qui a dû apprendre la nouvelle, accourt et me dit qu'il doit bien y avoir une radio, un portable ou un takie-walkie sur elle ou dans le camion. Bonne idée. Elle n'en a pas sur elle ou dans ses poches, rien d'accroché à sa ceinture. Nous passons à l'inspection du camion. Il y a en effet une petite radio, du matériel sous le siège, côté passager. L'instit l'allume, puis il parle, ne me demandez pas ce qu'il dit, il utilise une langue bien différente de celle du village.

 

*

 

Ils me demandent qui je suis. Je dis que je suis Mario, l'instituteur du village de Massossoto... Je leur explique qu'une de leurs employées a fait un malaise au volant d'un de leurs véhicules de service et qu'elle ne se réveille pas. Oui, elle est blanche, grande, mince, avec les cheveux courts... Oui, la radio porte le numéro 258. Ils me disent qu'ils arrivent. Manquerait plus qu'ils fassent la même chose que leur camarade ! Ils et nous serions dans de beaux draps !

Épisode 4

Je ne trouve pas ! Je ne sais pas où est cette maison ! Bon... Je frappe à la première maison, au hasard en fait, et j'improvise : j'ai perdu mes clefs ! Une femme aux cheveux très longs et en robe longue m'ouvre.

"Oh mon Dieu Marie ! Que fais-tu dans cette tenue ? Entre vite, tu vas attraper la mort !"

Bon, oublions l'excuse des clefs et engageons la conversation.

"Excuse-moi pour cette tenue, mais j'ai eu un léger problème avec mon mari et du coup...

- Aïe... Tu lui as encore mal repassé sa chemise et il s'est énervé !

- C'est cela !"

Nous avons discuté un moment. Elle m'a prêté de quoi me réchauffer et m'a offert une tisane à... je ne suis pas capable de vous dire ce que c'était, mais c'était très bon !

Puis le soir est arrivé et je lui ai proposé de me raccompagner. Elle a tout de suite accepté. Me disant que son mari n'arriverait pas avant longtemps et que je n'aurais pas à chercher ma "maison" !

 

*

 

Je viens de recevoir un appel de la radio à Léa, la pauvre a encore fait un voyage je ne sais où, au pays des étoiles ! Cela devient de plus en plus fréquent. Je me demande si elle a eu le droit de rentrer chez elle pour voir sa famille. Il y a une chose que je ne comprends pas : elle ne veut pas que nous faisions des examens pour savoir ce qu'elle a. Là, ça ne changera jamais !

J'arrive enfin au village. Je me gare à côté du 4x4 de Léa. Je la vois, par terre, presque sans vie. Ça me fait peur. Je charge Léa dans mon véhicule et demande à un homme quelle était la mission de Léa. Il me répond qu'elle était venue chercher sa femme pour l'emporter à Rami.

M'apercevant qu'elle part marcher, je la charge à côté de moi, côté passager. Je dois avouer  que je ne sais plus pour qui m'inquiéter le plus, de la femme ou de Léa.  C'est l'une des infirmières-brancardières les plus efficaces du service, ainsi que ma meilleure amie... ma petite amie...

Épisode 5

Je ne dois pas me laisser envahir par mes émotions. Je fais parler la femme enceinte, qui s'appelle Maria, a 18 ans et en est à son troisième accouchement et son cinquième enfant. Je ne sais plus quelle question poser. L'école ? Elle n'y est jamais allée. Sa famille ? Elle me l'a racontée dans les moindres détails. Je lui demande de chanter. Elle chante bien.Génialement bien. Je sens ma tête me tourner. J'attends, le temps passe. Je lui nnonce que je m'arrête, que j'ai la migraine. J'attends, le temps passe. Ça va pas mieux. C'est même pire. Je demande à Maria si elle sait conduire. Je lui dis que c'est contraire aux règles mais que je n'ai pas le choix. Faire venir un autre infirmier semblerait louche, et continuer à conduire serait imprudent, surtout avec deux malades dans l'ambulance. Elle ne sait pas conduire : c'est une femme. J'avais oublié ce détail. Au fait, pourquoi moi je sais conduire ? Alors que je suis une femme ? peu importe, il y a autre chose à traiter ! Un coup d'œil à l'arrière, Eva n'est toujours pas réveillée.

Je fais un appel radio. C'est Martin qui me répond.  Je lui explique la situation. Il vire au rouge. Très rouge. Il s'énerve : "On confie une mission à Léa, elle tombe dans les pommes, on t'envoie la sauver et tu tombes malade ou je ne sais quoi ! Vous vous foutez de ma gueule ou quoi ?"

Je reprends la route. Pas le choix.

 

*

 

Cher M.Smith, la conductrice est-elle arrivée à destination à temps ? Je ne sais pas. Tout ce que je sais c'est que Léa a été renvoyée en France il y a deux ans, je n'ai plus aucune nouvelle. La dame qui allait accoucher a aujourd'hui deux beaux jumeaux de deux ans. L'ambulancière qui est venue chercher Léa n'est plus là non plus. Je ne sais même pas si Léa s'est réveillée.

Cordialement, Martin

PS : Si vous avez d'autres infos, écrivez une lettre à l'hôpital à l'intention du Dr Vital. Mille mercis.

 

Arianne Laura

fin 2016 - début 2017

Le jour où j'ai marché sur la plage

Episode 1

La vie s'est arrêtée en 2016, j'étais en Seconde, j'avais 15 ans... On était au bord de la mer pour les vacances de Toussaint. Eh ouais ma vie a basculé. Elle a changé. Je n'ai pas compris ce qui m'arrivait. J'ai posé mes pieds nus sur le sable. Et je me suis sentie tomber. Ma tête a heurté le sol, j'ai entendu ma mère hurler...

 

Et puis j'ai rouvert les yeux. C'est... particulier. Je n'ai pas compris. Il faisait sombre. Autour de moi, tout était fait de marron, de noir et de couleur ocre. Et puis cette lumière, au fond... Si brillante, si attirante, comme quand on sort d'un tunnel sans fin. On ne peut qu'attendre... la sortie.

 

J'ai eu peur, autour de moi il y avait des femmes. Penchées sur moi. On aurait dit qu'elles étaient recouvertes de peaux de bêtes. Vous savez, comme dans les documentaires sur les hommes préhistoriques qui peuplent la terre de je sais plus où à je sais plus où... Ouais c'est ça ! ...avec un peu de la nostalgie des Enfants de la Terre... Vous savez, le roman de Jean M.Auel...

Elles me regardaient bizarrement. J'ai tourné : elle me faisait mal, un peu comme si je... Mais attends... C'est moi ou je me suis cognée sur de la PIERRE... Heu... Bon... Je me suis relevée en position assise. Ma tête me faisait mal...

Une de ces dames me faisait signe de me recoucher.

 

Je me souviens que j'avais une écharde en fer sur le pied. Je l'ai enlevée et tout allait mieux. Ces femmes, ces hommes et ces enfants étaient devenus ma famille. La grotte dans laquelle j'étais apparue, ma maison.

Le temps avait passé. J'avais bien grandi. J'ai eu un fils qui a environ quinze ans, au moins... Enfin je crois ! Tout allait bien. Je cuisine mieux que personne, je chasse, je ris et je donne goût à la vie du clan...

 

Enfin... un jour un truc bizarre a débarqué. Je devrais dire cet homme digne de la science-fiction des années 80. Un vrai homme-robot des jeux vidéos.

Tout le monde avait peur. Je suis allée voir. J'étais méfiante. Ce robot m'a appelée par mon nom. J'ai répondu. Ce truc s'appelait D18 et était venu me chercher. Il voulait que je rentre. Je l'ai pris pour un fou. Ca faisait combien d'années que j'étais là ? Je devais avoir au moins 36 ans ! La technologie avait changé depuis. Vous voulez que je retourne dans un monde où je n'aurais plus mes marques ? Que je connais plus ?

Ou il doit se passer la même chose que dans les romans de science-fiction que j'ai lu ? Bon, je sais bien que ça n'a jamais été la réalité ! Mars la rouge en est la preuve ! Mais enfin ! Je ne pourrais pas vivre là-bas.

La gifle est partie, beaucoup trop vite. J'ai pas voulu, je vous promets. J'aurais pas dû. Il m'a attrapée par le col et il m'a foutue par terre. Un mot est sorti de ma bouche "Connard !". Ce n'était pas arrivé depuis bien longtemps.

Mais pour une fois, la première de ma vie, il était bien placé !

Quelqu'un nous a séparé. C'était mon fils.

Il s'est mis à me défendre et à vouloir casser la figue à l'homme-robot. Je me suis relevée. En engueulant mon fils, je lui ai demandé de de ne pas se mêler de ce genre d'affaires. C'était la première fois et il l'a mal pris. Il s'est énervé contre moi, contre le robot, contre le clan qui ne faisait rien, contre la Terre entière.

Car oui le clan ne faisait rien. Car ils savaient. Ils savaient que j'étais arrivée bizarrement. Et ils savaient que ce truc, apparu de la même manière, était un signe, le signe de mon départ. Et qu'il fallait le laisser faire.

A suivre...

Épisode 2

Mais lui n'était pas de cet avis.

Il ne comprenait pas ce qui s'était passé. Ni ce qui se passait, ni ce qui était en train de se passer. Tout ce qu'il voyait, c'était qu'on voulait quelque chose à sa mère et que sa mère n'était pas d'accord avec ce quelque chose. Il voulait m'aider. Mais il ne pouvait rien faire.

Je n'étais déjà plus de ce monde...

Il m'avait piquée.

Il voulait me renvoyer chez moi. Et voyant que je ne voulais pas, il m'avait... piqué quelque chose. Oui, piqué quelque chose.

 

J'ai mal à la tête. Et un peu à l'épaule. Y'a un truc droit planté dedans.

J'peux pas bouger.

Je suis sur un lit d'hôpital et il y a des murs blancs partout. Il y a des infirmières qui sont concentrées sur moi et je ne comprends plus rien... Y'avait quoi dans l'aiguille ?

Ils voient que je me réveille.

"Ça va, mademoiselle ?"

Son grand sourire me fait peur. Mademoiselle ? Et haut ! J'ai plus de 36 ans, OK ? Pourtant, je ne dis rien. J'écoute. Elle me dit que tout va bien, que je suis tombée dans les pommes, ce matin, au salon de tatouage, et que le tatoueur n'a pas pu enlever l'aiguille. Alors il les avait appelés.

Je ne me rappelle pas être rentrée dans un salon. J'adore les tatouages et je respecte cet art. Mais j'ai atrocement peur du bruit des aiguilles à tatouer.

Je leur demande mon nom, mon prénom, quel âge j'ai, dans quel hôpital je suis, la date d'aujourd'hui...

J'ai 25 ans. Je m'appelle Delphine Boucham.

Je suis dans l'hôpital de Marseille. On est jeudi 27 octobre, en 2016.

Je veux soudain me regarder dans la glace. J'ai les chevaux noirs profond, des tresses jusqu'à mes chevilles, je suis rasée à droite, je suis envahie de percings sur mes oreilles, sur ma lèvre inférieure, sur mon nombril. J'ai un T-shirt trop court noir, un slim noir troué aux genoux, un bracelet de cheville noir, des escarpins noirs ultra-hauts, des ongles noirs taillés en pointe d'une taille inimaginable, j'ai une bague de mariage à mon annuaire droit. Mes lunettes ont disparu. Par contre, un maquillage forcé a pris sa place. Je suis tatouée presque partout, j'ai un teint foncé et je porte des lentilles rouge vif.

J'aperçois que je n'ai plus ma tache de naissance. Bizarre. Encore moins que ma transformation soudaine... en fait.

Le Docteur m'annonce que j'ai de la visite. Un ado géant me saute dans les bras en me criant un "Maman" joyeux.

Un homme qui visiblement a le même style vestimentaire que moi s'approche et et s'exclame : "Ben alors, mon dauphin préféré, on a croisé de la mauvaise aiguille ?" Cet homme et cet ado me disent enfin quelque chose. Ce sont les mêmes que ceux qui étaient là lorsque l'homme-robot a rappliqué.

Mon homme à moi, mon enfant à moi.

L'homme-robot a fait le bon choix. Enfin, je crois... Je n'aurais plus jamais quinze ans. Et je ne reverrais plus jamais une classe de Seconde.

Mais je suis ravie, j'ai retrouvé ma vie, celle à laquelle je rêvais si fort et puis, même si je n'ai pas 36 ans... En fait, je ne suis plus sûre de rien, les années préhistoriques ne sont peut-être pas les mêmes...

Je ne sais plus.

En fait je ne veux pas savoir.

Je me sens bien comme je suis.

 

Parfois je me demande ce qu'est devenu la petite Adeline, 15 ans en classe de Seconde, cette petite fille qui allait à la mer pour les vacances de Toussaint.

 

Celle qui a entendu sa mère hurler. Celle qui a eu trente-six ans et un enfant avec un homme préhistorique.

Ça ne peut pas être moi, je suis d'origine marocaine et mon fils est né quand j'avais 11 ans. Et je n'avais pas de collège ni de lycée. Juste une école de TATOUEUR.

 

On ne saura jamais sans doute ce que nous réserve le progrès. L'histoire d'Adeline et de Delphine en est la preuve

Arianne Laura pour le blog "Pages Noires" 2016

Mille bisous !

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