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Hargneux, ce dessinateur de bandes dessinées. Un peu grognon, toujours en train de rigoler tout seul. Mais quelle imagination ! Malgré son nom ridicule, c'est un excellent auteur humoristique et qui n'hésite jamais à ridiculiser ses personnages de tous les manières possibles.

Découvrez l'adjudant de la Maire, l'inspecteur Roger et son adjoint Arsène Poirot, l'indécrottable M.le philosophe et le gamin qu'il est contraint de trimballer où qu'il aille. Du rire à chaque lettre !

pagesnoireshumour@gmail.com

L'épisode du moment de Service 3B

La doctoresse Dussel et et la doctoresse Diefrachdüse emmenèrent Indiana Bones dans une petite pièce dont elle refermèrent soigneusement la porte. Que de grâce en ces deux femmes ! se dit Serge. Elles sont d’une splendeur à me faire défaillir. Je ne sais pas si j’oserais leur parler…

Rouge comme une tomate, il s’aventura près de la serrure et regarda ce qui se passait à l’intérieur. Elles s’exprimaient en allemand, mais leur voix était anormalement rauque. La doctoresse Diefrachdüse ôta alors ses cheveux et Serge se rendit compte avec stupéfaction qu’il s’agissait d’une vulgaire perruque.

« Alors ? comprit Serge de leur conversation. Qu’est-ce qu’on fait ?

— On va l’amener à von Kartoffel par la porte de derrière ! Elle mène à un couloir, et au bout de ce couloir, il y a un passage secret qui mène à un autre passage secret et puis… »

Mais ladite porte de derrière s’ouvrit à ce moment-là et Côme Ungosse, à l’époque directeur du Mouin-Rouge déboula dans la salle.

« Ah ! Martha et Bertha ! Mais… Qu’est-ce que ce corps ?

— Ah, ça ? dit Dussel en feignant l’innocence. C’est un mannequin. On ne sait pas qui l’a laissé traîner là.

— Et… Bertha… Vous êtes chauve ?

— Un petit cancer, monsieur. Rien de grave, dit Bertha avec une voix de fausset bégayante.

— Si c’est vous qui le dites… Alors remettez cette perruque et suivez-moi, votre numéro commence bientôt !

— Mais… Quel numéro ?

— Votre numéro de lanceur de couteaux ! Ne me dites pas que vous avez oublié !!!

— Hum… On peut emmener le mannequin avec nous ? On s’était dit que ça ferait un décor un peu vaudou, et ça donnerait des frissons aux gens…

— C’est d’accord ! Mais magnez-vous !!! »

De son côté, le jeune Serge réalisa l’horreur de la situation. Ah, les vils, les affreux, les sournois, les coquins, les fourbes ! Les pignoufs ! Les sycophantes ! Les cuistres ! Les bélîtres ! Les… les… (Il chercha la pire insulte qu’il connaissait.) Les filous ! J’aurais dû me méfier d’eux dès que je les ai vus ! Mais nous pouvons encore les intercepter ! Branle-bas de combat ! Sus à l’ennemi !

« Grosours ! Lili ! Mimi ! Jojo ! Ludo ! Le gars de la voiture ! Nous devons sauver Bones !

— Quoi ? Mais Bones est sauvé ! s’écria Mimi qui se mit à bondir sur place (elle détestait ne pas comprendre une situation, ce qui arrivait fréquemment).

— Non ! C’était des nazis !!! Mais ils ont été pris en flagrant délit et vont être obligés d’aller sur scène ! Heu… Je vous expliquerais plus tard, mais nous devons faire vite !

— J’ai peut-être un plan, dit à ce moment Suzon. Mais je ne sais pas s’il va vous plaire… »

 

*

 

« Tuons-les ! fit Herr Dussel en allemand, nerveux.

— Non ! Nous serions aussitôt démasqués ! Nous allons faire ce numéro de lancer de couteau, quoi qu’il en coûte !

— Herr Diefrachdüse… J’ai un très mauvais pressentiment… »

Le mauvais pressentiment se matérialisa aussitôt sur scène sous la personne d’un binoclard entre deux âges, bronzé et chauve, arborant autrefois ce qui était une moustache luxuriante et qui ressemblait désormais à un balai-brosse fossilisé. Dégainant simultanément un sabre, une épée, deux kriss, un glaive et trois cure-dents, il entama face au public du Moulin-Rouge qui piaffait d’impatience un mélange de danse espagnole, mexicaine, sud-américaine mêlée à un peu de cosaque et beaucoup de trémoussements d’autruche épileptique.

« ¡ Hola, amigos ! ¡ Yé souis Manuel dos Biglos, le grand lanceur dé coutos ! Cé soir, yé vais vous faire frissonner commé jamais avec mon tir précis et mon adresse infaillible… »

À ce moment, le sabre lui échappa des doigts et retomba à deux centimètres de son pied gauche.

« Mais avant touté chose, je voulais vous présenter mes deux souperbes assistantés Martha y Bertha, ainsi qué le señor Bonés, qui jouera lé sinistré rôle dou macchabée afin de rendré cé nouméro… plous palpitant, ¡ ay ! ¡ Yé souis lé seul lanceur dé coutos à la fois myope, alcoolique, hypermétrope, presbyte, astigmate, amblyope et strabique et pourtant yé n’ai jamais raté aucouné cible !

— Hum…, dit Côme du rire de celui qui essaye de détendre l’ambiance sans y croire un seul instant. Je n’en doute pas, mais il s’agit ici d’éviter les cibles que forment ces deux jeunes dames…

— ¡ C’est bien cé qué jé dis ! ¡ Soixante ans dé carrière, jamais loupé ouné seule cible ! (Là-dessus, il lâcha les kriss et les cure-dents pour boire un cocktail tequila-vodka-calvados.) ¡ Bien ! ¡ Commençons !

— Vous êtes sûr qu’on ne risque rien ? souffla Herr Dussel à l’oreille de Herr Diefrachdüse.

— Mais non, tout ça c’est du truqu… »

L’épée fusa au ras de la cuisse de Dussel et alla se planter dans le sol près de sa jambe.

« ¡ Hop ! Premier coutos… ¡ Et pas dé victime, señor patrón ! Secundo coutos… »

Il lança le glaive. Herr Diefrachdüse n’eut pas le crâne fendu en deux uniquement grâce à son instinct de survie qui le fit bondir en avant in extremis.

« … ¡ Toujours aucouné victime ! Troisième coutos… »

Cette fois-ci, il ramassa le sabre, le lança à deux mains de toutes ses forces, et celui-ci alla percuter un des deux projecteurs électriques. Celui-ci s’écrasa pile entre à entre les deux nazis dans un vacarme de fin du monde.

« ¡ Zéro victimé, nada ! Quatrième coutos…

— ON SE TIRE ! »

Herr Dussel craqua, enleva sa perruque et sauta de l’estrade (en chaussures à talons, ce qui lui valut la coupe Bones de la plus belle gamelle de l’année) tandis que Herr Diefrachdüse se lança à sa souite… Pardon, à sa suite.

« ¡ Révénez ! ¡ Révénez ! ¡ Yé n’ai pas fini mon nouméro !

— Hé ! Ces deux femmes sont deux gars !

— Boûûûh ! Chiqué !

— Vendus !

— Pourris ! À mort ! »

D’un seul coup, le placide Moulin-Rouge se retrouva transfiguré en pandémonium : deux gamins des quais se jetèrent sur l’estrade alors qu’un troisième larron s’en vint botter les fesses des deux espions à moitié groggys ; Côme voulut s’enfuir, mais un bagarreur de taverne, flairant l’aubaine, lui bloqua toute issue ; Manuel dos Biglos descendit de scène (ou plutôt tomba à son tour étant donné qu’il était, souvenons-nous, myope, alcoolique, hypermétrope, presbyte, astigmate, amblyope et strabique) pour récupérer les deux danseuses et ne les voyant pas, prit une bourgeoise qui lui balança son sac à mains en alligator au visage plusieurs fois de suite ; plusieurs personnes préférèrent fuir, mais les appariteurs vinrent à ce moment sauver Côme et se retrouvèrent aux prises avec eux ; un des farceurs tenta de calmer l’ambiance en proposant des saucisses dans un petit pain, mais se retrouva aussitôt au centre d’une mêlée.

« Maintenant ! » s’écria Serge, et il se rua sur scène pour récupérer le corps meurtri de Bones.

« Aidez-moi… il est lourd !

— Qu’est-ce que tu fous, toi ? lança un des appariteurs en se ruant dans leur direction.

— Aidez-moi, monsieur ! Cet homme est mourant !

— Oh, fit l’appariteur en voyant qu’il s’agissait d’une danseuse de cabaret (même si elle ressemblait étonnement à un garçon de seize ans déguisé en danseuse de cabaret). Je vais vous aider, mademoiselle !

— Merci ! Mais voici mes compagn… collègues… »

Aussitôt Jojo, Ludo, Mimi, Lili, Grosours et le conducteur de la voiture, tous en costume de danseuse et accompagnés de Suzon, déboulèrent pour sauver le malheureux. Grosours le cala sur son épaule et c’est ainsi que les huit drilles, accompagnés de l’appariteur qui leur ouvrait le chemin, parvinrent à sortir du Moulin-Rouge pour accourir vers l’hospice la plus proche.

On déposa Indiana sur un lit d’hôpital. L’aventurier reprenait lentement connaissance.

« Ooohhhh…, qu’est-ce qui m’est arrivé, nom d’un chien ?

— M.Bones ! s’écria Serge. Que je suis content de vous revoir en vie ! Si vous saviez les périls que nous avons enduré pour ce faire…

— Calme-toi, gamin, et explique-moi ça calmement…

— On est arrivés dans les égouts du Moulin-Rouge, et là on s’est cachés dans les sous-sols, mais il y avait des nazies plutôt jolies qui voulaient vous tuer, alors on s’est déguisés en danseuses…

— Attends, gamin… Tu t’es déguisé en danseuse ?

— Oui, M.Bones. Tout le monde l’a fait pour vous sauver.

— Jojo aussi ?

— Oui.

— Et… (Sa voix s’emplit soudain de l’effroi le plus noir.) Grosours aussi ?

— Oui, M.Bones. Pourquoi ?

— Oh mon Dieu, soupira-t-il. J’aurais dû rester noyé. »

Et là-dessus, il retomba dans l’inconscience.

Serge et ses amis n’avaient plus un sou vaillant, néanmoins voyant la blessure, infectée dans les égouts, d’Indiana, un docteur compatissant leur permit de le soigner et de les loger pour cette nuit. Ce fut donc avec allégresse que Serge se coucha cette nuit-là, convaincu que cette aventure allait devenir merveilleuse, pleine de périples et de belles guerrières amazoniennes. Il avait réussi à sauver son ami, il avait survécu à une course-poursuite, à une foule hystérique, à un régiment de nazis. Léopold Firewind aurait été fier de lui, oh oui, c’était certain, plus que certain même, c’était…

Son sommeil agité mais merveilleux fut troublé par une voix rauque parlant en allemand.

« Mains sur la tête. Avec les autres dans la camionnette, et pas de geste suspect ! Sinon… »

L'épisode du moment de Death Zone

 

Devant le Starbuck, Alan McBobson se tournait les pouces. Il ne se passait rien aujourd’hui. Julietta Canyon, elle, faisait du lèche-vitrine dans la boutique à côté avec William.

Un plan diabolique pour se débarrasser de Davy… Il finirait bien par trouver quelque chose. Il avait le temps, après tout.

Il jeta un coup d’œil à son fils aîné qui mangeait un muffin à son coin habituel. S’il se doutait que son père était auprès de lui… Que penserait-il ?

Il ne penserait pas. Il parlerait.

« De moins en moins bonne qualité, ces muffins. À mon avis, ils ne pensent qu’à leur argent. Bon. Alors du coup ce cours du soir de français, ça risque d’être chaud… Il paraît qu’ils ont des tas de conjugaisons… Bah au fait si ça se trouve, je vais les faire moi-même, mes muffins… Suffit de casser deux-trois blancs d’œufs…

— Salut ! fit un zombie nommé Pug qui vint s’asseoir auprès de lui. (Pug était un chauffeur de bus, ce qui expliquait pourquoi personne ne lui prêtait attention. Beaucoup de chauffeurs sont dans son cas, ce qui explique leur agressivité et leur fâcheuse habitude à écouter NRJ ou Skyrock pour se venger sur les vivants.) Quoi de neuf ? La famille, les amis…

— …et la farine…

— Toujours au même point. Je suis minable comme revenant. Tu connaîtrais pas une médium qui pourrait servir d’intermédiaire ?

— Ben… J’en consulte une des fois, mais…

— Parfait ! Il faudra que tu me la présentes.

— C’est-à-dire que Madame Bricouille…

— …a des problèmes au niveau du passé simple…

— Boh, je suis sûr que je m’y ferais.

— Alan ! dit Julietta. Il y a des fringues trop classe !

— Tu es un FANTÔME, Julietta ! Pour la énième fois, tu ne peux pas avoir de nouveaux vêtements !

— Mais je porte les mêmes depuis un mois…

— …et ils risquent de devenir trop croustillants…

— Eh bien, c’est comme ça. (Alan se leva de son siège.) Écoute, Julietta, tu…

— Alan ! Tu es si agressif ! S’il te plaît essaye de me comprendre ! Je traverse une période difficile, depuis ma mort, et je…

— On traverse tous une période difficile ! Le problème, c’est qu’elle dure l’éternité ! »

Il y eut un long silence gêné entre les trois fantômes et le zombie.

« Dis, Alan…

— Oui ?

— Maintenant que je suis morte, je me suis dit que je vais devoir refaire ma vie…

— …elle ne vaudra jamais la levure balsamique…

— Et je me suis dit… Mais je ne sais pas si ça va te plaire… »

Alan McBobson ressentit un titillement familier au niveau de la braguette.

« Ça fait un mois qu’on est à ce stade-là, tous les trois…

— Ouiiiii ?

— Et je n’ai jamais pu connaître d’homme…

— Ouiiiiiiiiiii ?

— Alors je me suis dite…

— Ouuuiiiiiiiiiiiiiii ?

— Est-ce que tu penses que je devrais sortir avec William ?

— Quooooooiiiiiiiiiiiiiiii ???

— C’est non, c’est ça ?

— Mais c’est que… Pourquoi lui, en fait ?

— Bah tiens ? Tu vois un autre fantôme que lui qui soit honnête, franc, intelligent, courtois, drôle, beau, et qui sente bon sous les bras ?

— Ben y a moi pour commencer !

— TOI ?! »

Julietta partit dans un fou rire incontrôlable.

« Quoi, je n’ai pas toutes ces qualités ?

— Elles cuisent mal quand on les met au four…

— Ben… C’est-à-dire… Tu es un peu…

— Je suis un peu ?

— C*n ! s’écria William.

— Oui, c’est ça ! dit Julietta avec un petit rire. Ne le prends pas mal, mais tu as tendance à être un peu c*n…

— Et râleur !

— Et sournois !

— Et méchant !

— Et cruel avec les animaux !

— Et pernicieux !

— Et obsédé !

— Et mauvais coucheur !

— Et antipathique !

— Et violent !

— Et mauvaise foi !

— Et inculte !

— Et trumpiste !

— Et dangereux au volant ! J’en sais quelque chose…

— Et égocentrique !

— Et odieux !

— Et bestial !

— Et sardonique !

— Et égoïste !

— Et impatient !

— Allons, j’ai tout de même une qualité ou deux…

— Plus-que-parfait !

— Ah toi, la ferme !

— Bon, moi, je dois y aller…, » dit Pug en finissant son verre.

Pug regarda ses deux compagnons en chien de faïence.

William souriait. William souriait toujours. À vrai dire il ne savait pas faire grand-chose d’autre. William faisait partie de ce genre de personnes que la notion de faire du mal à quelqu’un d’autre tient d’un haut métaphysique ; ce genre de personnes qui n’injurient jamais les politiques, voire même qui portent un regard bienveillant sur les colporteurs ; ce genre de personnes qui aiment les enfants sans savoir exactement comment on les fait, ou plutôt comment s’y prennent les cigognes (6). Et ça, ça l’énervait profondément.

Julietta, elle, lui lançait son petit regard mesquin : Je sais que ça va mal mais tu nous fais bien marrer.

« Ça suffit, vous deux ! J’en ai marre de vivre avec des guignols pareils ! J’me barre !

— Mais… Tu t’en vas, Alan ?

— Un peu que je m’en vais ! Allez-y, faites votre vie, et ayez des jolis petits bébés fantômes ! Je sais pas pourquoi je traîne avec une telle bande de KASSOS !

— Allons, Alan, ne sois pas méchant avec nous, qu’est-ce qu’on a fait de mal ? »

Ce qu’il avait fait de mal ? William était GENTIL, et les hommes en costard-cravate ont horreur de tout ce qui est gentil.

« Vas-y, casse-toi ! Moi, je m’en vais ! Adieu !!! »

Fulminant, Alan McBobson se dirigea d’un pas vif quelques rues plus loin, là où le quartier devenait plus sombre, où aimaient se prélasser les morts-vivants. Ce fut donc sans surprise qu’il aperçut une jeune zombie pleurer sur un trottoir. Bien que toujours sous le coup de la colère, il se demanda par curiosité pourquoi cette nana chialait comme ça.

« Qu’est-ce qu’il y a ? dit Alan en prenant son fameux ton du papa lambda qui essaye de consoler ses gosses qui braillent alors qu’il n’a qu’envie de leur foutre une baffe.

— Mon père il dit que je peux pas me marier avec un humain…

— Attends, c’est quoi cette blague ?

— Il dit que les humains et les zombies sont pas faits pour vivre ensemble. (Elle prit soudain un air pugnace et leva son index droit le plus haut possible.) Mais je me défendrais ! Je montrerais à l’Amérique que les couples mixtes peuvent exister, que l’important ce n’est pas l’état de décomposition qui compte mais l’amour qu’on porte à la personne ! Je ne laisserais pas faire ceux qui prétendent le contrai… (Son bras se détacha à ce moment et tomba dans un bruit flasque.) Mince. Tu peux ramasser, s’il te plaît ? »

Avec la difficulté qu’il éprouvait comme poltergeist naissant (façon de parler), Alan ramassa le membre et le rendit à la jeune cadavre.

« Merci. Je ne sais pas pourquoi, il m’arrive des malheurs en permanence… C’est moi la gaffeuse dans la famille… Ça me rappelle la fois où tonton Louis a voulu enlever mon masque à Halloween alors qu’on l’avait pas encore zombifié… »

Elle retomba en sanglots.

« C’est pas pour moi, la vie de zombie ! J’ai horreur de ça, le vernis tient pas sur les ongles, voire les ongles tiennent pas tout court, tu peux pas mettre de lentilles colorées des fois parce que t’as perdu ton œil dans le caniveau, tu peux pas te lisser les cheveux sinon ils tombent…

— Tu… es intéressée par la mode ?

— Mon rêve, c’est de devenir youtubeuse beauté. Mais depuis que papa s’est fait tuer, il a transformé toute la famille en horde de morts-vivants et on a plus le droit de rien faire !

— Allons, au moins il n’y a pas d’école, en-dehors de l’université de Mme Barback…

— Même ! Une fois, je me suis appliquée du mascara pour avoir un fond de teint moins verdâtre, une partie de ma joue est tombée avec ! Vivement que je tombe en putréfaction ! »

Alan ne put s’empêcher de ressentir une pointe de compassion.

« Allons, ne dis pas une chose pareil, petite… petite… »

Elle sourit, révélant un appareil dentaire rouillé et difforme.

« Gwendy, monsieur.

— Eh bien, Gwendy, je vais essayer d’intercéder auprès de ton père.

— Inutile, monsieur ! Ça m’a fait un bien fou de vous parler ! »

Et Alan s’en alla, se disant qu’il n’était pas raciste, mais décidément qu’il n’aimait pas les verts.

C’est alors que Pug surgit au coin de la rue.

« Ah, Alan ! Viens, on va voir Bricouille !

— Ta voyante pourrie, là ?

— Ce n’est pas une VOYANTE POURRIE, c’est une personne qui a réellement un don de double vue !

— Ha ! J’attends de voir ça ! Et si c’est le cas, elle va nous entourlouper et nous forcer à jouer les tables tournantes.

— Non ! Rien à voir ! Elle peut vraiment voir l’au-delà, les esprits, les âmes…

— Très bien, soupira Alan, se demandant si un vivant pouvait le voir bel et bien. On va donc voir si elle a vraiment un don…

— Je t’assure ! Une personne avec une double-vue, tu n’en verras jamais deux dans ta v… enfin, avant un long moment ! »

 

*

 

Alan Junior était à l’école. Il avait peine à croire, mais son père avait beau être mort, il était certain de l’avoir vu traverser la rue, une fois. Il ne comprenait pas. C’était étrange…

Mais étrange ne veut pas dire intéressant, c’est pourquoi il haussa les épaules et sortit sa DS.

C’était la récréation du temps de midi. Une fois qu’ils avaient mangé, on parquait les petits dans la cour et on les regardait s’amuser gentiment tout en fumant de son côté une chicha avec les autres pions dans un coin où le dirlo vous verrait pas. Alan n’aimait pas la cour. Il n’aimait pas tous les endroits qui n’étaient pas des endroits pour festival de jeux vidéos, de toute manière.

Une idée lui vint à l’esprit. Personne ne le surveillait. Si personne ne le surveillait, il pouvait fuguer. S’il pouvait fuguer, il pouvait aller dans les rues de New York. S’il pouvait aller dans les rues de New York, il pouvait trouver un vieil immeuble abandonné. S’il pouvait trouver un vieil immeuble abandonné, il pouvait casser les vitres en y jetant des cailloux. S’il pouvait casser les vitres en y jetant des cailloux, c’était cool.

C’est pourquoi il regarda à droite, à gauche, et s’enfuit. Étrange, les rues de New York possédaient plus de fantômes et de zombies que d’ordinaire. Il secoua la tête. Tout ça, ce n’était que des jeux vidéos, et il n’avait pas peur des jeux vidéos.

Après avoir erré un quart d’heure, il se trouva enfin une ruelle déserte avec un hôtel complètement décrépit. Intéressant, se dit sa petite cervelle pernicieuse. Cinquante vitres plus tard, Alan Junior en eut marre et décida d’entrer à l’intérieur du bâtiment.

Il trouva la salle de jeux. Il y avait des fléchettes. Alan Junior aimait bien les fléchettes. Les gens pouvaient marcher dessus, s’ils étaient pieds nus c’était encore plus rigolo. On pouvait lancer une fléchette dans un vêtement, ça trouait à perfection, et le bon vieux coup de la punaise sur la chaise avait parfois ainsi des variantes désopilantes. C’est pourquoi il en ramassa deux ou trois, et les fourra dans sa poche, juste avant de se rendre compte qu’il n’était plus seul.

Alan Junior se retourna. Deux nanas le dévisageaient. Des jumelles, avec une coupe de cheveux bien moches, et des jupes toutes pourries, et puis surtout… et puis surtout, C’ÉTAIT DES FILLES !

« Vous foutez quoi, ici ? Barrez-vous ! »

Silence total.

« Eh, vas-y, n***e ta mère, toi ! »

Toujours silence.

« Toute façon, vous êtes que des meufs. Vous pouvez pas tenir tête à un garçon. »

Les deux siamoises se regardèrent, sourirent, et sortirent de la pièce.

Junior regarda un moment la porte, puis recommença de ramasser les fléchettes.

De leur côté, les deux fantômes mijotaient un plan…

 

_________________________

(6) En fait, William pensait qu’un orgasme était un insecte bizarre et que les garçons mataient les filles parce que les filles avaient de jolies couettes.

Une petite BD, faite il y a quelques années déjà. Assez intéressante et qui met dans l'ambiance !

Une petite BD, faite il y a quelques années déjà. Assez intéressante et qui met dans l'ambiance !

Encore une BD d'enfance... Les fans de Gotlib y reconnaîtront néanmoins un connaisseur. Dans les jours qui suivent, nous devrions continuer d'avoir des gags aussi drôles.

Encore une BD d'enfance... Les fans de Gotlib y reconnaîtront néanmoins un connaisseur. Dans les jours qui suivent, nous devrions continuer d'avoir des gags aussi drôles.

Encore une des premières BD de nôtre cher dessinateur. Il était encore enfant lorsqu'il avait fait ça, notez bien. Alors ne faites pas trop attention à la droiteur des cases. Et rigolez un bon coup des pauvres mamans anglaises !

Encore une des premières BD de nôtre cher dessinateur. Il était encore enfant lorsqu'il avait fait ça, notez bien. Alors ne faites pas trop attention à la droiteur des cases. Et rigolez un bon coup des pauvres mamans anglaises !

Un charmant petit évènement qui se passe chaque année dans un petit village paumé du nom de Beauzac dans le sud-est de l'Auvergne : le corso fleuri. Un conseil : n'y emmenez pas vos animaux...

Un charmant petit évènement qui se passe chaque année dans un petit village paumé du nom de Beauzac dans le sud-est de l'Auvergne : le corso fleuri. Un conseil : n'y emmenez pas vos animaux...

Nouvelle BD de nôtre cher dessinateur, qui encore une fois, n'a pas fait ses cases à la règles. Patience, patience ! Encore une et je vous garantis que la suivante sera "propre".

Nouvelle BD de nôtre cher dessinateur, qui encore une fois, n'a pas fait ses cases à la règles. Patience, patience ! Encore une et je vous garantis que la suivante sera "propre".

J'avoue. Je ne suis qu'un honteux dessinateur sponsorisé entre autres par un fabricants de boîtes de camemberts. Tout ce que vous avez vu faisait de la pub pour les chiens, les baignoires ou encore les papeteries vendant des faire-parts. Signé : Thimothée Vaisselle. (Pssst ! Une publicité clandestine est cachée dans cette BD, trouvez-là !)

J'avoue. Je ne suis qu'un honteux dessinateur sponsorisé entre autres par un fabricants de boîtes de camemberts. Tout ce que vous avez vu faisait de la pub pour les chiens, les baignoires ou encore les papeteries vendant des faire-parts. Signé : Thimothée Vaisselle. (Pssst ! Une publicité clandestine est cachée dans cette BD, trouvez-là !)

Et maintenant, le goûter philo de Petit Juju et M.le Philosophe.

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Ah, l'amour et toutes les choses délicieuses qui vont avec... Hélas, nôtre cher auteur se doit de faire la prévention.

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Oui, évidemment, les animaux génétiquement modifiés, quand ils ont greffé des gènes de méduse sur un mouton, les scientifiques nous ont promis qu'ils seraient prudents avec la manipulation de tout ça... Des clopes, oui !

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Thimothée Vaisselle
Thimothée Vaisselle
Thimothée Vaisselle
Star Wars à la sauce Schtroumpfs, 007... Swag de poule !

Star Wars à la sauce Schtroumpfs, 007... Swag de poule !

Revoici Bob Punch dans une aventure incroyable, merveilleuse et totalement crétinifiante.

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N'avez-vous jamais ressenti cette immense douleur vous envahir en entendant une pub de BlaBlaCar à la radio ?

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Et pendant ce temps-là, dans le monde merveilleux de La Guerre des Clans...

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Sans commentaires...

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À lire en écoutant le Boléro.

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Oh ciel alors ! Qui l'eût cru ! Le Dr Méchant avait survécu ! (Ciel que ces aventures sont palpitantes.)

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Avec toutes les horreurs sur Internet ou au ciné, faut plus s'étonner de rien...

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Et nous nous retrouvons encore une semaine de plus, chers petits lecteurs de Polite, à lire au coin du feu les merveilleuses aventures de Bob Punch.

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